Raphia, Vetiver, Jute… tout savoir sur ces matériaux naturels et écologiques

 

Ce sont des produits naturels, des fibres ou des bois durables que les savoir faire des artisans transforment en objets de toutes formes.

 



Tout savoir sur le Raphia



Qu’est-ce que le raphia ?

Le raphia est un palmier connu pour avoir les plus longues feuilles du règne végétal, desquelles sont extraites les fibres de raphia.

Le raphia est produit par un palmier originaire de Madagascar, Raphia farinifera, dont les feuilles sont récoltées avant qu'elles aient fin leur croissance, lorsqu'elles font 2 mètres de long maximum. La partie un peu charnue du dessous des feuilles est raclée laissant la feuille presque translucide.

Le raphia de Madagascar présente des qualités inégalées de souplesse, de couleur et de solidité.




Dans son milieu naturel, il pousse le long des cours d'eau ou sur les terrains marécageux. Il s'agit d'une espèce monocarpique, c'est à dire que la floraison ne survient qu'une seule fois dans le cycle de la plante. Une fois les graines formées, le stipe du palmier se dessèche et meurt. Les rejets et les graines qui germeront au sol prendront alors le relais.

Ce palmier n'est pas très haut (10 m de hauteur) mais produit des palmes pouvant atteindre jusqu'à 20 mètres de longueur, un record chez les palmiers !

Le cœur des jeunes pousses est consommé dans son pays d'origine en salades ou en plats cuisinés. Ce palmier doit son adjectif de 'farinifera' à la farine qui en est tirée après transformation et dont on fait des galettes.

Comment est produit le raphia ?

Les longues feuilles du palmier sont séchées puis découpées en fine lanières qui seront ensuite enroulées pour former le raphia que nous connaissons en bobines. La production annuelle de raphia à Madagascar est de l'ordre de 10 000 tonnes par an.



Comment se servir du raphia ?

Ses feuilles peuvent être tressées pour réaliser des objets décoratifs tels que des paniers, des nattes ou encore des chapeaux. De plus, les fibres du raphia sont également utilisées dans l'industrie textile pour la confection de sacs et de chaussures


Le raphia est résistant à l'eau et vous pouvez même le laver à la main !



Comme nous l'avons vu plus haut, le palmier est utilisé dans le domaine culinaire.

Ses feuilles lorsqu'elles sont jeunes et encore fermées contiennent de la cire qui est employée à Madagascar pour cirer les meubles ou les chaussures.

Les feuilles sont utilisées en couvertures de toitures, un bonne épaisseur assurant l'isolation et l'étanchéité.

La fibre issue des feuilles de ce palmier, une fois vivement colorée, sert aussi au tressage d'objets traditionnels de décoration comme de petits animaux (crocodiles, girafes, tortues, éléphants, caméléons...), mais aussi de paniers, sets de table, nattes, boîtes, ou chapeaux !



 

Cette fibre est également vendue en bobines sert aux jardiniers, pour les loisirs créatifs ou agrémenter les papiers cadeaux.



Tout savoir sur la JUTE



La toile de jute provient des plantes tropicales annuelles de la famille des Tiliacées. Jute est le nom commun des plantes Corchorus capsularis et le Corchorus Olitorius.






Le jute est une matière naturelle végétale, biodégradable et recyclable. Cette fibre végétale est issue d’une plante dont la tige, grêle et droite, peut atteindre jusqu’à 4m de hauteur. C’est la fibre végétale la plus produite dans le monde, avec 3 millions de tonnes de jute par an. Sa culture est pluviale mais nécessite peu d’engrais et de pesticides.


Aujourd'hui, 95 % de la production mondiale de jute se trouve dans le Golfe du Bengale, et plus précisément au Bangladesh et au nord-est de l'Inde, dans la région de Calcutta et dans les vallées du Gange et du Brahmapoutre.


Le jute est surnommé « fibre d’or » du fait de ses reflets. Ses fibres sont irrégulières, peu souples et moins résistantes que celles du lin. Au toucher, il est rugueux. Il est utilisé pour les toiles d’emballage, les sacs agricoles, les revêtements muraux, les supports pour lino, les dos de tapis, … 



Le jute est une matière qui nécessite de l’entretien. Elle ne supporte pas l’humidité, ce qui peut entraîner son rétrécissement ou accélérer sa dégradation car elle moisit facilement. C’est pourquoi il est nécessaire de la nettoyer à sec, et d’intervenir rapidement en cas d’accident, comme la présence d’un liquide teinté sur les fibres.


La toile de jute s’utilise pour le stockage et l’emballage des denrées alimentaires sèches, mais également pour fabriquer des accessoires et des vêtements. Ses propriétés isolantes en font un outil idéal dans le cadre des pratiques agricoles et du jardinage, c’est un matériau idéal pour la création et la décoration intérieure. Résistante, biodégradable, sa méthode de production peu polluante voire à impact positif, sa culture améliore en effet la qualité de l’air et de la terre.




Tout savoir sur le VETIVER


On connaît le vetiver comme senteur ou huile essentielle aromatique à l'odeur forte et tenace utilisée en parfumerie et en savonnerie, mais c’est avant tout une plante graminée aux propriétés bienfaisantes.

Le vetiver sent divinement bon et peut aussi préserver les vêtements de laine ou de fourrure des attaques des insectes. Il a des vertus anti-fongique (aidant à lutter contre la présence de champignons).

La plus connue est Chrysopogon zizanioides qui pousse surtout sur le sous-continent indien

. Deux autres espèces sont fréquemment cultivées : Chrysopogon nigritanus (Afrique australe) et Chrysopogon nemoralis (Asie du Sud-Est).




Le vétiver est une graminée dont la culture s’est répandue dans presque tous les milieux tropicaux : on la retrouve en Inde, en Chine, en Malaisie, en Haïti, dans l’Océan Indien et en Afrique austral.

Ses feuilles engainantes, poussant en touffes atteignent de 1 à 2 m de haut. Ses racines, fasciculées, poussent de manière verticale jusqu’à 3 m de profondeur dans le sol.

La plante est maintenant proposée pour lutter contre l'érosion des sols.




A l’île de la Réunion, dans l’Océan Indien, les cultures de vétiver occupaient beaucoup d’espace sur les terres agricoles du sud. Sa culture était essentielle pour concevoir les maisons (toits en chaume et kaz en paille) ou les dépendances des habitations. Son utilisation ne s’arrêtait toutefois pas à cela.


Les feuilles de vétiver se récoltent lorsqu’elles commencent à jaunir. Après la découpe et l’assemblage en fagot, on les suspend avec une ficelle ou de la paille de vétiver, puis on la stocke de façon à ce qu’elle ne pourrisse pas et qu’elle sèche bien.

On peut utiliser les feuilles de vétiver de différentes manières. Le vétiver est principalement utilisé pour le tressage de chapeaux, l’empaillage des chaises, ou encore, pour faire des toits en paille. Autrefois, même les murs des maisons étaient faits de paille de vétiver.

A La Réunion, les racines sont distillées pour produire de l’huile essentielle. L’essence de vétiver a, en effet, une odeur des plus agréables et apporte plusieurs bienfaits. On utilisait les racines également pour parfumer les armoires de vêtements et éloigner les mites grâce à ses propriétés répulsives. Avec les racines, une fois séchées et lavées, on confectionnait des brosses. Enfin, les racines étaient également utilisées en infusion légère.